» Thomas « 

Thomas reconnaît le Ressuscité et professe sa foi

Or, l’un des Douze, Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), n’était pas avec eux quand Jésus était venu.

Les autres disciples lui disaient : « Nous avons vu le Seigneur ! » Mais il leur déclara : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! »

Huit jours plus tard, les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison, et Thomas était avec eux. Jésus vient, alors que les portes étaient verrouillées, et il était là au milieu d’eux. Il dit : « La paix soit avec vous ! »

Puis il dit à Thomas : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant. »

Alors Thomas lui dit : « Mon Seigneur et mon Dieu ! »

Jésus lui dit : « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »

Évangile selon Jean 20, 24-29

Où voir cette mosaïque ?

Église Saint-Jean XXIII
Chemin Docteur-Adolphe-Pasteur 35, 1209 Genève

Bus 3 – Arrêt « Tourelle »

En méditant la mosaïque...

Thomas, en bon cartésien, ne croit que ce qu’il voit. Qui pourrait lui jeter la pierre (Jn 8, 7) ? C’est bien là le lieu de notre apprentissage et de notre présence au monde, ce corps donné à notre naissance. Ce n’est pas pour rien que le Seigneur s’incarne lui aussi dans ce monde que le Père a créé en voyant que cela était bon, très bon, même (Gn 1, 31).

Le monde du visible est bien plus aisé à appréhender que le monde de l’invisible professé dans le Credo de Nicée-Constantinople… Jésus ne vient-il pas justement accentuer ce trait d’union entre ces deux mondes non pas parallèles, mais superposés, malgré notre tendance stérile à les opposer ? Penser ‘et, et’ plutôt qu’en ‘ou’. Penser inclusif. La force de Dieu. Quelle avancée pour l’homme, pour le monde, que de réconcilier ce qui semble être contraire ! Mort/ vie, rationnel/spirituel, visible/invisible, science/foi, du monde/religieux, et tant d’autres. Que de fermetures, que de pensées limitantes ! 

Le Christ vient pour ouvrir nos étroitesses d’esprit, nous libérer de nos « portes verrouillées », nous sauver, tout simplement. Qu’est-ce donc, croire ? S’agenouiller et laisser Dieu être Dieu, plus grand que le visible, plus grand que nos enfermements morbides, le Tout-Autre, l’Altérité qui permet toute vie !

St-Thomas nous offre ici l’une des plus belles confessions de foi des apôtres : « Mon Seigneur et mon Dieu ». Voilà l’invitation qui nous est faite aujourd’hui : passer de la crédulité à la foi, et entrer ainsi dans la paix et la joie (« heureux » !) offerte par le Christ. Au cœur de nos vies, entrer dans la confiance que la vie est plus forte que la mort !

Fabienne Gigon, Agent pastoral de l’Eglise catholique romaine à Genève