La Dormition

« Viens ma Mère Bénie »

Le Ressuscité accueille sa mère dans la Gloire

À ce moment certains faits durent survenir, en accord avec ces circonstances et réclamés par elles, me semble-t-il: je veux dire la venue du Roi vers sa propre mère, pour accueillir, de ses mains divines et pures, sa sainte âme toute claire et immaculée. Et elle, sans doute, dit alors:

Dans tes mains, mon Fils, je remets mon esprit. Reçois mon âme, qui t’est chère, et que tu as préservée de toute faute. A toi, et non à la terre, je remets mon corps, garde sain et sauf ce corps en qui tu daignas habiter, et dont, en naissant, tu préservas la virginité. Emporte-moi près de toi, afin que là où tu es, toi le fruit de mes entrailles, je sois aussi, pour partager ta demeure ! Je m’empresse de retourner à toi, qui descendis vers moi eu supprimant toute distance. Quant à mes enfants très aimés, que tu as bien voulu appeler tes frères (He 2,11-12), console-les toi-même de mon départ. Ajoute à celle qu’ils ont déjà une nouvelle bénédiction par l’imposition de mes mains. 

Et levant les mains, on peut croire qu’elle bénit les assistants réunis. Après ces mots, elle entendit à son tour une voix: Viens ma mère bénie, « dans mon repos (Ps 132,8) « .  » Lève-toi, viens, ma bien-aimée », belle entre les femmes:  » car voilà l’hiver passé, et le temps de la taille des branches est venu (Ct 2,10 Ct 11 Ct 2,12). « 

 » Belle est ma bien-aimée, et il n’y a pas de défaut en toi (Ct 4,7) . » « L’odeur de tes parfums surpasse tous les aromates (Ct 1,3) ! « 

Ces paroles entendues, la Sainte remet son esprit entre les mains de son Fils.

Saint Jean Damascène - deuxième homélie sur la dormition

Où voir cette mosaïque ?

Église Saint-Maurice
Vieux-Chemin-de-Bernex 8, 1233 Bernex

Tram 14 – Arrêt « P+R Bernex » puis Bus L, 47 – Arrêt « Bernex-Église »

En méditant la mosaïque...

Le personnage central sur cette mosaïque de la « Dormition  » c’est le Christ glorifié. Il se tient derrière le lit sur lequel la dépouille de Marie repose. Il porte dans ses bras un enfant vêtu d’habits blancs radieux. C’est l’image de l’âme de Sa mère.

Ici il ne s’agit pas d’une « perspective renversée », technique particulièrement chère à l’iconographie orthodoxe, qui ouvre devant nous une fenêtre devant l’infini de la réalité éternelle, mais plutôt d’un « thème inverse ». D’habitude, nous avons l’icône de la Mère de Dieu tenant tendrement dans ses bras son enfant, l’Homme-Dieu. Celui qui « a pris chair pour nous et pour notre salut ».

Une icône de la Dormition nous montre le Fils qui tient dans Ses bras et offre à ce monde Sa Mère, comme elle le faisait avec Lui après Sa Nativité. 

Lors de la Dormition de sa Mère, Jésus reçoit son âme, sa vie, afin de l’exalter en Lui et avec Lui, pour la gloire, la beauté et la joie de la vie éternelle. Le cercueil et la mort n’ont pas pu retenir la Mère de la vie, car son Fils l’a transférée dans la vie du siècle futur. La fête de la Dormition est une seconde Pâque mystérieuse, « la Pâque de l’été » selon une expression de la religiosité populaire en Grèce, puisque l’Église y célèbre, avant la fin des temps, les prémices de la vie éternelle.

Georges Lemopoulos , théologien orthodoxe de l’Atelier œcuménique de théologie (AOT– Genève)